lundi 4 janvier 2010

Les sans-abris en France : 353 sans-abris morts dans la rue en 2009



353 sans-abris sont morts dans la rue en 2009 selon le collectif des Morts de la rue.(le monde.fr 28 12 2009)
Pour mieux réagir, agir et protéger il faut connaître la réalité, il faut avoir des chiffres. On manque cruellement de statistique.
Comme pour les femmes tuées par leur conjoint ou ex-conjoint, il faut connaître le nombre de décès des sans-abris. Connaître leur nom, leur histoire pour leur rendre au moins cette justice de ne pas disparaître sans laisser de trace.
comment peut-on accepter que tant de personnes vivent sans-abri en France ? comment peut-on accepter de les abandonner, alors qu'ils ont déjà tellement subis, presque tous ont été victimes de violences ? qu'un tiers d'entre eux présentent de graves troubles psychiatriques, essentiellement des troubles psychotraumatiques ? et les droits universels des femmes et des hommes ? et la solidarité ? et les soins d'urgence à donner ?

 Un tiers des sans-abris présente des troubles psychiatriques graves (le monde.fr)
Une enquête sur la santé mentale des personnes sans logement, menée conjointement par le SAMU social de Paris et l'Inserm, révèle que 32 % de ces personnes présentent un trouble psychiatrique sévère. Les résultats de cette étude ont été rendus publics, mardi 15 décembre, à l'occasion de la Journée scientifique de l'observatoire du SAMU social de Paris. Il ressort de cette étude de grande ampleur qu'une personne sur cinq (21 %) présente un trouble de la personnalité ou du comportement, et plus d'une personne sur dix (13 %) un risque suicidaire moyen ou élevé. Les addictions en termes de dépendance ou de consommation régulière – quotidienne ou quasi quotidienne – concernent 29 % des personnes et une personne sur cinq est dépendante à l'alcool.16 % consomment régulièrement du cannabis et 2,4 % de la cocaïne. Parmi les 18-25 ans, quatre sur dix présentent un trouble psychiatrique. Un jeune sur cinq est déjà dépendant à l'alcool et un quart consomme régulièrement du cannabis, les autres drogues étant plus rarement 

L'espérance de vie d'une femme dans la rue ne dépasse pas 41 ans (article posté sur le site SOS Femmes http://www.sosfemmes.com/archives_bulletin_info/archives_2009.htm)
56 ans seulement d'espérance de vie pour les hommes et 41 ans pour les femmes. C'est le constat dressé par Médecins du Monde et une équipe de psychiatres de Marseille dans une étude sur la mortalité des sans-abri citée par JIM le21 avril 2009. L'âge moyen de décès des personnes vivant dans la rue est très nettement inférieur à celui de la population générale. La moyenne descend à 37 ans pour les personnes présentant des problèmes de santé mentale. Contre 77 ans pour un homme et 84 pour les femmes chez l'ensemble des Français. Ces données sont l'un des enseignements d'une étude réalisée à Marseille conjointement par Médecins du Monde, l'Assistance Publique des Hôpitaux de Marseille (AP-HM) et des associations. L'enquête porte sur un échantillon relativement restreint de 44 personnes, vivant dans la rue mais aussi dans les squats, dans des logements insalubres, dans des foyers, suivis à l'hôpital... Les explications de Vincent Girard, psychiatre à l'AP-HM, coordinateur d'une équipe mobile de psychiatrie, présente sur le terrain, et l'un des auteurs de cette l'étude. On manque cruellement de statistiques en France sur les sans-abri. On ne sait même pas combien il y a de personnes sans-abri. Et donc encore moins comment elle évolue, alors que ça devrait être la première chose à faire pour pouvoir prétendre lutter contre la grande exclusion. Tout simplement parce que les pouvoirs publics ne s'en donnent pas les moyens, tout comme on n'évalue pas au fur et à mesure les politiques que l'on mène sur l'exclusion. Aux Etats-Unis, on recense les sans-abris depuis les années 80, chaque année.
L'espérance des vie dans la rue est très inférieure chez les femmes,. Dans la rue, les femmes sont moins capables de se défendre. Le viol, notamment, est pour elles une expérience normative, c'est-à-dire qu'elles en sont victimes dans 100% des cas, et parfois très rapidement, dans les premiers jours de leur vie dans la rue.

Dr Muriel Salmona

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